EcoTrail 80 de Paris

le 16 mars 2013 à 19:00

Froid, boue, vent et pluie. Un programme complet.

Ça y est j’ai bouclé mon premier EcoTrail 80 (80km et D1500+) sans doute 78km et D1300+ !
Un résultat paradoxal en 9:42 – 42 minutes de trop – (avec env. 18′ consacrées aux ravitaillements) mais arrivée en pleine forme à part mes cuisses qui m’ont offertes 45 km de crampes (il y a du travail en perspective !). Pour le reste, ce matin après une courte nuit même état qu’hier à l’arrivée, je me sens bien avec la sensation que j’ai un foncier pour envoyé 100/120 km sans problème. Pour les connaisseurs ma FC moyenne a été de 151 et une vitesse moyenne de 8km/h et une vitesse max un peu au dessus de 12km/h. Reste à régler ce problème récurant de crampes à partir de 40km.
Tout c’est passé comme prévu : un départ tranquille et les trente derniers km en déroulé et bonheur. Pas évident avec un gros rhume cette semaine, une préparation un peu tronquée et le sentiment d’avoir au maximum 50 % de chance d’aller au bout.
La journée a commencé par un petit petit déjeuner (pas envie de trop me chargé). Direction le Champs de Mars pour monter dans le RER de 9:44, un véritable transport de trailers avec des discussions de trailers et quelques mines déjà concentrées (inquiètes?). Arrivée à la base de Saint-Quentin en Yvelines après un rapide transfert en autocars. Là, les premières inquiétudes sont sur tous les visages : un vent glacial et assez fort qui nous donne un ressenti de température sans doute inférieur à 0°C. Encore 90′ avant le départ. Il fait froid !
12:10, le départ et très rapidement nous nous retrouvons tous confrontés aux véritables sports de la journée : bains de boue et patinoire… Boue, gadoue, glaise, ornière, chemins savonneux, montées à contre courant de boue gluante, descentes en glissades en cherchant de moins en moins à contrôler l’atterrissage, uniquement la trajectoire avec quelques belles chutes. Je suis heureux d’avoir pu garder mon séant hors de la glaise…
Le froid a disparu. Les premiers km se feront au son de Jaku de DJ Krush pour l’ambiance.
Le premier tronçon, jusqu’à Buc n’est qu’un échauffement assez plaisant. 22 km finalement assez faciles, accueillis par un groupe de musique (je suis arrivé et reparti sur requiem pour un con de Gainsbourg !). Temps de passage en 2:19, je suis surpris d’être quasiment dans le temps prévu. Le plein d’eau, un peu de saucisson, quelques Tucs et c’est reparti. On nous a prévenu : « faites le plein, le choses vont changer ! » et c’est peu de le dire, à partir de là et jusqu’au prochain ravitaillement (45km à Meudon) je ne suis pas certain d’avoir d’autres souvenir qu’une succession de montées et descentes à la recherche d’un équilibre précaire (même sur les passages quasiment plats). Au 35ème km, les premières crampes et pinces sur les cuisses. Il va falloir mentir au cerveau plus longtemps que prévu… commence la véritable gestion de l’effort, éviter la rupture et la tétanie complète afin de continuer et finir.
Km 40, le doute s’installe avec un gros coup de fatigue et une véritable baisse de régime. Je repense à la semaine passée, l’entraînement avorté de Dimanche, incapable de mettre un pied devant l’autre. Il faut tenir, gérer l’arrivée au ravitaillement (uniquement de l’eau) et se projeter au km 55 où l’on doit avoir un ravitaillement complet et potentiellement chaud.
Finalement arrivée au km 45 mais 3:00 pour faire les 23km avec sans aucun doute les plus gros dénivelés.
Changement d’environnement sonore Police et Regatta de Blanc pour ce caler sur le rythme et relancer et relancer sur le titre éponyme.
Pas le temps profiter de la vue, direction l’observatoire de Meudon. Mais cela ne va jamais arrêter de monter ? Aller courage, tenir jusqu’à Chaville, je n’ai plus un muscle des cuisses (devant, derrière au dessus, …) et des genoux qui ne prennent le relais pour les crampes, au moins la douleur est constante. Sourires, tous mes muscles sont présents à la fête… et malgré tout pendant quelques kilomètres j’ai l’impression de tirer un groupe en montée. Un vrai sentiment de puissance…
Maintenant, il faut mettre en place le reste de la stratégie, il suffit de tenir 3 sauts de puces de 10/12 km pour arriver. Tranquille.
Tout le long du trajet et malgré la météo, des spectateurs et des encouragement, des petits qui veulent taper dans les mains des coureurs. Que des bons souvenirs…
Arrivée au ravitaillement des 55 en ayant géré, 10 km ce n’est pas la mort. D’abord faire le plein de Pepsi (j’en ai abusé mais il fallait alimenter les muscles en sucres ultra rapides – eux!). Puis des Tucs, le plein d’eau et une soupe chaude (trop cuite mais quel bonheur). La nuit et la pluie arrivent. Je remplace les lunettes par la frontale (la Nao de Petz avec sa lumière réactive est un vrai bonheur). Les premiers km sont un peu difficiles, il faut s’habituer à repérer la glaise et les grosses mottes de boues bien gluantes. Il est plus facile de suivre le feuillage de bord de chemins.
Bref en route pour le km 67 et le dernier ravitaillement, les dernières grosses montées, un peu plus de rues et de paysages urbains. En tête d’un groupe, je joue les ouvreurs avec les quelques incertitudes de chemin (super bien balisé), à la recherche des points lumineux.
La pluie se fait de plus en plus intense mais tout va bien même de mieux en mieux. Le Pepsi et les quelques minutes de pause ont fait leurs effets. Bon rythme, plus de piétinements dans les montées. Je me sens bien. Le parc de Saint-Cloud est là. L’entrée – avec les tentes de la protection civile – a de faux air de ravitaillements. C’est bon pour le moral, il faut continuer à mentir au cerveau.
Km 65, sourire banane et rire. Je suis seul dans la nuit en train de remonter et déposer de plus en plus de coureurs. Euphorie, je sais que je vais aller jusqu’au bout, c’est une certitude. Plus aucun doute, mes cuises sont cramées mais le reste est parfaitement en place, facile. Sans ces crampes tout pourrait aller beaucoup plus vite.
Denier ravitaillement. Contrairement à l’annonce au ravitaillement précédent, il y a de la soupe chaude. Mais j’opte pour le plein d’eau et 60cl de Pepsi. C’est la tempête, le vent devient fort et a pluie redouble. Quelques trailers râlent du manque d’abri mais au moins cela motive pour ne pas s’attarder et finir à bon rythme. Depuis une bonne dizaine de km ma voûte plantaire droite réclame des soins ; je décide de changer de chaussettes même si les chaussettes propres ne sont pas tout à fait sèches. Dans la gadoue j’enlève la chaussure mais impossible de plier la jambe pour enlever la chaussette, la cuisse est trop douloureuse et au bord de la tétanie. Pas de prise de risque, je finirai comme cela…
Fin de la promenade avec Waking Nightmare de Blood of heroes dans les oreilles histoire de remettre du gaz…
On attaque la descente vers la Capitale en longeant la Seine en bas de Meudon, certains automobiliste klaxonnent, d’autres s’arrêtent presque pour encourager et discuter. Merci.
Moins de 10 bornes, tout va bien, je continue de déposer de plus en plus de coureurs et quelques fois en encourager quelques uns qui me motivent également. Quelques centaines de mètres à pied, je rejoins un coureurs qui ralenti en même temps que moi à mon arrivée. J’espère que que nous allons repartir ensemble mais il est vraiment en souffrance, ses derniers kilos vont être difficile. Un dernier encouragement et je repars à l’assaut de la grande Dame. Tout va pour le mieux. Depuis Sèvre, elle est en point de mire.
Les derniers km déroulent, plaisants. Enfin l’arrivée. Je fini dernière un autrichien. Tranquille avec mon T-shirt de finisher en poche. Sourires.
Direction le stade et la douche qui sera froide et pourtant un vrai bonheur. Les vestiaires sont bondés et l’ambiance et bonne enfant, pas de récits de course mais de la bonne humeur, des conseils, des blagues. Nous continuons la bonne humeur de notre promenade. Que du bonheur…
Le bilan physique est bon, le constat morale excellent. Le travail de cette année à payé. Reste à régler les faiblesses musculaires et à encore perdre 6/7 kg.
Je pense que cela réglé, un ecoTrail80 en 8:00 demande un peu d’effort mais semble réalisable.
Un grand merci à tous les bénévoles et leurs attentions et encouragements !!
On y retourne ?…

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